La lettre de Paul aux Romains nous montre trois affirmations dans le cheminement de sa pensée qui nous conduisent à adopter une position concrète dans nos relations avec ce monde.
Chap 5.1 : Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ,
Chap 8.1 : Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ.
Chap 12.1 : Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable.
La justification par la foi et non par les œuvres, nous ouvre le Salut en Jésus Christ. Cette vérité biblique, fondée sur l’œuvre de la croix, lui permet de proclamer que la condamnation liée au péché n’existe tout simplement plus pour ceux qui sont en Jésus Christ.
Mais Paul va plus loin en affirmant au chapitre 12 que l’œuvre de la croix ne s’arrête pas là, mais qu’elle produit en nous une nouvelle œuvre concrète et bien visible par notre entourage. « Je vous exhorte à offrir vos corps, comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu qui sera pour vous un culte agréable à Dieu ».
L’œuvre du Salut prend ici tout son sens en ceci qu’elle ne peut rester idéologique ou uniquement intellectuelle. Le Salut donné en Jésus Christ à la croix et reçu par la foi, est la fondation de la nouvelle naissance du croyant, qui est appelé à marcher en nouveauté de vie, ancré dans cette parole de Jésus : « Je vous donne un commandement nouveau, c’est de vous aimer les uns les autres ». Et cela implique obligatoirement un changement complet de perception, d’attitude, de vision et d’implication dans nos relations avec tous ceux qui gravitent autour de nous.
Paul décline pleinement cette pensée en écrivant dans le chapitre 12 de cette lettre :
- − « Ne vous conformez pas au siècle présent », autrement dit, ne vous comportez pas comme le monde.
- − « N’ayez pas une trop haute opinion de vous-même ».
- − « Que l’amour soit sans hypocrisie, ayez le mal en horreur, attachez-vous au bien. »
Et aux versets 19 à 21 :
- − « ne vous vengez pas vous-même… »
- − « si ton ennemi a faim, donne lui à manger ».
- − « Ne vous laissez pas vaincre par le mal mais surmontez le mal par le bien ».
Riche programme que de devenir des imitateurs de Christ ! (1 Corinthiens 4.16)
Saturer le monde autour de nous de cette bonne odeur de Christ.
Ce monde qui trop souvent applique facilement la règle « Œil pour Œil » de l’ancienne alliance ; le mensonge comme réponse au mensonge, la colère comme réponse à la colère, la haine à la haine et la guerre à la guerre. La violence reste la seule réponse à la violence.
Mais Paul reprend ainsi dans sa lettre le sermon sur la montagne de Matthieu 5,6 et 7 en le résumant ainsi : « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien. »
On se rend compte du désastre sur la biodiversité aujourd’hui dans l’agriculture moderne. A force de d’utiliser des produits herbicides, insecticides, on a ôté toute vie dans les sols. Le combat spirituel est de même nature : le meilleur moyen de garder un champ libre de trop d’ivraie, ce n’est pas de le désherber constamment mais plutôt de le saturer de bonne semence afin que les mauvaises graines n’aient pas de place. Du reste nous reconnaissons que les champs qui ont le plus de valeur ne sont pas ceux qui ont le moins de mauvaises herbes mais ceux qui produisent le plus de bons fruits.
Un jeune homme s’était converti pendant son temps de service militaire. Questionné sur les circonstances ayant amenées sa conversion, il raconte : « Dans notre chambrée, se trouvait un très chic garçon. Mais il nous agaçait tous, car il était chrétien et ne prenait pas part à nos mauvaises plaisanteries et à nos beuveries. Le soir, avant de se coucher, il avait l’habitude de lire la Bible et de prier discrètement. Une fois, tandis qu’il était à genoux, je pris un de mes souliers d’exercice et je lui lançai violemment, le blessant à la tête. El jeune chrétien ne dit rien. Mais le lendemain matin, je retrouvais mes deux godillots magnifiquement cirés au pied de mon lit ! … C’est cela, voyez-vous, qui brisa ma résistance, me fit lui demander pardon et commença une camaraderie qui devait m’amener à me donner moi-même au Christ. »
« Si ton ennemi a faim, donne lui à manger. S’il a soif, donne lui à boire. Par-là, tu l’aideras à prendre conscience de sa manière d’agir envers toi et à trouver le chemin de la repentance. »
(Alfred KUEN dans son livre Transcription modernes des lettres de Paul, 1970)
Dans notre quotidien, Dieu doit gagner….. même si moi, je dois perdre.
Car la victoire du croyant est uniquement la victoire de son Dieu.
Jésus Christ est venu pour nous sauver, pour nous donner l’occasion de rencontrer Dieu tel que Dieu est : un Dieu d’amour et de grâce.
Mais ce n’est pas tout ! Il est venu également nous donner et nous enseigner une stratégie qui gagne les batailles les plus dures et les plus longues. Sa méthode est révolutionnaire et malheureusement, peu de gens la prennent au sérieux, voire s’en moquent ouvertement.
Le pasteur Suisse Adolphe HUNZIKER (1912-2007) précise même : « Je n’hésite pas à dire que si l’église avait appliqué avec persévérance cette méthode du Christ, à l’égard d’Israël en particulier et à l’égard du monde en général, le Royaume des cieux serait visible sur la terre. »
« « Tu surmonteras le mal par le bien » si, en rendant le bien pour le mal, nous transformons une relation d’hostilité en une relation d’amour. Et si même nous n’obtenons pas ce résultat, nous ne « nous laisserons pas surmonter par le mal », ce qui avait été le cas si nous avions été entraînés par le mal que nous avions souffert, à faire le mal, pour nous venger. » (Billy Graham.)
Tandis que si nous restons fermes dans le bien, qui est le pardon des offenses et l’amour, le bien triomphe du mal en nous, et nous concourons, pour notre part, à son triomphe dans le monde.
« Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre. » (Parole de Jésus)